Don't be mad, just keep calm - Ft. Dan

Don't be mad, just keep calm

Une fois de plus Bobbi ne s’était pas pointée au boulot, elle avait sa prise de sang à faire, et elle continuait de paniquer. La veille, elle avait tout fait pour éviter Dan, elle ne savait pas comment lui annoncer, et elle n’en avait pas envie, pourtant il le fallait. C’était la fin d’après-midi, Dan ne devrait pas tarder à rentrer, et elle aurait dû paniquer encore un peu plus si c’était possible, mais elle était trop occupé dans la salle de bain à faire face à l’un des premiers symptômes de la grossesse pour beaucoup de femmes : Les vomissements. L’horreur, en d’autres termes. Le médecin qu’elle a vu plutôt avait vite compris que cette grossesse était loin d’être voulu, il lui avait proposé l’avortement, et l’adoption. Et franchement, même si elle stress à mort à cause de cette nouvelle, elle sait qu’elle n’en est pas capable, elle a eu le temps d’y repenser encore et encore depuis l’annonce de sa grossesse, la nuit blanche qu’elle a passé à tout envisager. Elle est loin d’avoir quelque chose contre l’avortement, mais aussi loin qu’elle se souvienne, elle a toujours voulu être mère, certes elle n’imaginait pas que ça se passerait comme ça, qu’elle serait seule. Hier, elle était retournée chez ce mec, avec qui elle a couché, et il lui avait clairement fait comprendre qu’il ne serait pas là. Oui, elle s’était précipitée pour tout faire.  Elle n’avait juste pas pris le temps d’aller voir sa famille, et de prévenir Dan. Et elle pensait déjà à aller faire des papiers qui retireraient légalement le droit du sang qu’à ce mec sur son bébé. Hors de question qu’il se pointe dans dix ans réclamant la garde à coup de « c’est la chair de ma chair, le sang de mon sang » Si ce gars n’est pas capable d’assumer ses ébats aujourd’hui, elle ne le laissera pas faire dans dix ans. Alors oui, elle allait le garder cet enfant, elle aller l’aimer et l’élever, mais avant ça, elle va se laisser du temps pour angoisser.

Elle l’avait entendu, la porte s’ouvrir, Dan était de retour, et elle devait lui annoncer la nouvelle, juste une fois qu’elle en aurait fini avec son épisode de nausées. Ça faisait peut-être dis minutes depuis que Dan était rentré quand elle était finalement sortie de la salle de bain, après un lavage de dents. Ça ne faisait pas plus de trois semaines, et elle ne voulait même pas imaginer à quel point la suite allait être compliquée. Elle faisait face à Dan, triturant ses mains, évitant son regard, il avait l’air inquiet pour elle. Son regard se posa sur K9, mon dieu, vu la réaction qu’il avait eu pour un chien, comment allait-il réagir pour un bébé ? « Hey, Dan ! J’ai quelque chose à t’annoncer, et il faut que tu t’asseyes. Et surtout, que tu respires, et aussi que tu fasses de ton mieux pour rester calme. » Elle avait des larmes qui venaient déjà embrumer sa vision, elle fit de son mieux pour les retenir, les empêcher de s’échapper. Elle avait du mal à respirer, elle était mal. Dan allait la détester ! Ça fait à peine deux mois qu’elle est là, et déjà, elle fout sa vie sans dessus dessous. Le chien, le bébé, qu’est-ce qu’elle va lui ramener la prochaine fois ? Un Alien ? Elle ne voit que ça pour dépasser ce qu’elle s’apprête à lui annoncer de toute façon.

Don't be mad, just keep calm

Il y avait quelque chose qui clochait chez Bobbi. Bon, il ne la connaissait pas suffisamment pour savoir quoi exactement, mais son comportement ces derniers temps était plutôt inquiétant. Le soir dernier, elle ne lui avait pas adressé la parole, et il ne l'avait presque même pas vu. Et aujourd'hui, elle n'était pas venue au boulot... et ce n'était pas comme si elle avait loupé juste un jour, mais c'été le cas pour les jours d'avant. Sauf que Dan ne pouvait rien faire. Ils étaient peut-être amis... mais ils n'étaient pas non plus des confidents. Chacun avait sa vie privée et se devait de respecter celle de l'autre. Il se voyait mal aller la voir en lui demandant ce qui n'allait pas. Elle risquait de ne pas le prendre bien. Après tout, pour le moment elle ne lui avait rien dit. Si elle le voulait vraiment elle serait allé d'elle-même le voir. Pour l'instant elle l'évitait. Alors est-ce que cela voulait dire que ça venait de lui ? Si c'était le cas il ne savait même pas ce qu'il avait fait de mal. Et il passerait pour quoi en se pointant auprès d'elle sans le savoir. Bon évidemment, Dan avait pensé à l'affaire du chien. Mais cela appartenait au passé. Elle n'allait pas se remettre à lui en vouloir ? Non Dan avait du mal à y croire. Ça devait être autre chose. Et ça pouvait être n’importe quoi. Après tout il n’avait jamais vécu avec une fille jusqu'à présent. Il espérait que se soit de passage. Un de ces comportements de femme, étrange, qu'on ne peut pas prédire. Rien de trop grave. C'est au moins comme ça qu'il arrivait à ne pas trop stresser. Il n'aimait pas ça et ne faisait que des conneries lorsqu'il l'était. Là, encore aujourd'hui, il avait renversé 2 cafés en ayant la tête ailleurs à cause des événements. Oh, il voulait vraiment qu'elle lui dise au moins quelque chose. Rien qu'un petit mot. Mais il ne pouvait pas non plus la forcer.

En retournant à l’appartement, il s'était au moins dit qu'il lui parlerait du starbuck. Mine de rien ce n'était pas une bonne idée de ne plus se pointer au boulot sans rien dire. Et puis au moins il aurait la possibilité d'engager la conversation sur ce qui n'allait pas. Le problème c'est que lorsqu'il rentra le seul accueil qu'il reçut fut celui du chien. Pourtant c'était bien son sac, ses chaussures et ses affaires qui étaient dans l'entrée. Elle était là, c'est sûr. Mais une fois encore elle devait être dans sa chambre. Dan s'approcha de la porte mais fit vite demi-tour pour aller se changer, pour quelque chose de plus confortable. Il sentait qu'encore ce soir il allait être seul. Il venait cependant tout juste de quitter sa chambre que la jeune femme sortait de la salle de bains. Leurs regards se croisèrent et Dan ne put que constater une expression d'un profond désarroi.

« Hey, Dan ! J’ai quelque chose à t’annoncer, et il faut que tu t’asseyes. Et surtout, que tu respires, et aussi que tu fasses de ton mieux pour rester calme. »

Il resta indécis quelques secondes. Les yeux de la jeune femme étaient maintenant mouillés par des larmes naissantes. Il se doutait que quelque chose n'allait pas, mais pas au point de faire pleurer sa Bobbi toujours si souriante. Il préféra s’exécuter et s'assit sur le meuble le plus proche, qui se trouva être le canapé. Son regard si confus devenu soucieux. Il ne savait pas encore ce qu'il allait entendre mais il comprit que cette fois-ci il allait devoir la jouer responsable et mature. Il espérait juste de tout cœur que ce ne soit pas quelque chose de grave comme un cancer ou tout autre maladie. Il avait presque envie de lui sortir que si c'était parce qu'elle avait encore jeté une de ces affaires à la poubelle par mégarde ce n'était pas grave. Mais ce n'était évidemment pas ça et ce n'était vraiment pas le moment de faire de l'humour. Oh ! Pourvut qu'il ne lui soit rien arrivé de trop grave. Il ne savait vraiment pas comment il réagirait.

- Ne t'inquiète pas, je suis là, ça va aller. Dit moi ce qui ne vas pas.

Don't be mad, just keep calm

De toute sa vie, Bobbi n’a sûrement jamais été autant stressée, même les concours, et autre tests à la con ne sont pas aussi flippants. Elle avait moins peur d’avoir à l’annoncer à sa famille qu’à Dan, elle savait que de toute façon sa mère ne lui dirait rien, qu’elle ne la jugerait pas, mais là, c’est son coloc ! Il peut très bien décider de la virer, et elle aime tellement sa vie ici, qu’elle n’en a aucunement envie ! Déjà qu’avec le chien il s’est mis en colère pour une question d’argent, mais maintenant que c’était un bébé, argent, plus nuisances sonores à venir, tout ça ne la rassurait pas du tout. Au moins, elle avait eu son second job chez le fleuriste. Il s’était assis sur le canapé après que Bobbi le lui ait demandé «Ne t'inquiète pas, je suis là, ça va aller. Dit moi ce qui ne vas pas.. » Elle avait envie de s’enfuir, Dan était inquiet pour elle, et il ne savait rien de ce qui allait lui tomber dessus. Elle inspira un grand coup, la tête baissé les yeux rivés sur ses mains avec lesquelles elle était en train de jouer dû à sa nervosité. Il faut qu’elle se lance, elle n’a pas le choix, maintenant que le train est en marche il n’y a plus rien à faire pour l’arrêter. « Je…euuh…. » Elle s’arrêta pour souffler, c’était vraiment dur à dire. « Voilà, je suis…je suis enceinte ! » D’avoir à le dire à voix haute comme ça lui faisait réaliser que oui c’était vrai.

Elle laissa quelques larmes couler, oui elle voulait garder le bébé, mais ce n’est pas pour autant qu’elle s’était faite à l’idée de devenir mère comme ça, alors qu’elle était seule, avec deux emplois merdique. Elle avait peur, peur de ce qui lui arriverait, et peur de ce qui arriverait au bébé. « S’il te plaît t’énerves pas ! » Elle n’avait aucun droit de demander ça, alors que lui avait tous les droits de s’énerver, il avait même le droit de la virer, elle comprendrait. Mais elle était déjà loin d’avoir envie de gérer ce genre de situation en temps normal, mais alors là, aujourd’hui elle était loin d’avoir la force et le courage de faire face à ça. Franchement elle avait même envie de courir chez ses parents, pur pleuré dans les bras de sa mère pendant que son père essaie tant bien que mal de lui remonter le moral à coup de petits gâteaux, et d’air joué au ukulélé. Elle aimerait tellement retourner dans le passer, utiliser un tardis pour s’empêcher de coucher avec ce mec, pour s’empêcher de sortir ce soir-là. Elle qui se disait être une adulte responsable, elle était là, en larme, parce qu’elle avait été incapable d’utiliser un moyen de contraception digne de ce nom ! Franchement, quand elle était sortie de chez ce gars, elle n’avait pas pensé une seule seconde qu’il avait pu la mettre enceinte, loin de là, tout ce à quoi elle pensait à ce moment-là, c’est que c’était un connard infidèle et qu’elle avait peut-être été la connasse avec qui ce mec couchai dans le dos de sa copine. Et hier elle s’était pointé chez lui, et avait appris par la même occasion qu’il n’était pas en couple, et que c’était un plus gros connard que ce qu’elle pensait à la base. A l’heure actuelle, sa vie était un bordel monstre !